Le mois de juin se pose sur la Casa de Velázquez et, avec lui, c’est ce vent si caractéristique de la fin du printemps qui vient emplir nos murs. Celui de l’accomplissement, des travaux qui aboutissent et des résultats qui se donnent à voir. Le souffle, en somme, aussi doux que puissant, de tous ces élans individuels et collectifs qui ont pris corps durant dix mois déjà et qui, aujourd’hui, arrivent à maturation.

Vous l’aurez deviné, c’est donc l’heure de la restitution qui sonne pour nos artistes en résidence. Un moment particulièrement attendu car, même si les projets continueront de se déployer dans les mois ou les années à venir, les événements de juin capturent l’essence de cette fin de résidence, comme un instantané de ce qui constitue le geste créatif au sein de notre institution.

Ainsi, nous entamerons notre programme artistique avec l’inauguration, le mercredi 14, de l’exposition APOLIS d’Arash Fayez. Dans le cadre du festival PhotoEspaña, l’artiste nous propose une installation comme un manifeste de ses lignes de travail autour des conditions de migration, de l'apatridie et de l’entre-deux. En juxtaposant documents administratifs et photographies, il nous livre le récit visuel, entre bureaucratie et quotidienneté, de son arrivée aux États-Unis après avoir quitté l’Iran. Une exposition immersive que vous pourrez voir jusqu’au 4 juillet à l’espace Espositivo_Celesta, dans le quartier de Carabanchel.

La semaine suivante, c’est avec l’un des grands rendez-vous de notre calendrier que nous aurons le plaisir de vous accueillir à la Casa de Velázquez : ITINÉRANCE, notre exposition de fin d’année, ouvrira ses portes au public à partir du 23 juin. Condensé de l’énergie créatrice qui a habité nos murs depuis septembre dernier, l’exposition nous offrira un parcours d’œuvres choisies par les artistes eux-mêmes comme les plus représentatives de leurs recherches actuelles. Multidisciplinaire par nature, cette édition 2023 proposera, jusqu’au 16 juillet, un voyage au cœur de la nouvelle scène contemporaine et des questionnements qui l’inspirent et qui l’animent.

Toujours sur le versant artistique, en débordant quelque peu sur le mois prochain, notez d’ores-et-déjà la date du 4 juillet dans vos agendas, pour ne pas manquer notre concert annuel qui se tiendra cette année à l’Institut français de Madrid. L’ensemble Musicatreize fera le déplacement pour cette soirée d’exception mettant la voix au cœur de toutes les attentions. Outre les pièces de Gabriel Sivak, compositeur résident actuel de la Casa de Velázquez, nous aurons également le plaisir de retrouver Joan Magrané (résident 2017-2018) autour d’un programme a capella et piano où ne manqueront pas non plus de figurer le regretté Jean-Louis Florentz, résident dans les années 1980, et Benjamin Britten. Restez attentifs, les places seront bientôt disponibles à la réservation !

Du côté de l’EHEHI, cette fin de printemps se veut, une fois de plus, transversale et riche, entre un séminaire du programme AMAPOL, une conférence du tout récent projet DEMIOURGOS, les activités des programmes HIRECOM, HISFIMED et PANHIFEST ainsi que les séminaires MIAS-EHEHI, qui – rappelons-le – sont toujours ouverts en distanciel pour permettre au plus grand nombre de profiter des excellentes interventions des fellows du Madrid Institute for advanced Study. À noter également, en milieu de mois, le colloque de clôture du programme TRANSFUNERAIRE, sous le titre Les funérailles font-elles la paix ? Un grand rendez-vous qui réunira un panel d’experts internationaux autour de la question des réinhumations collectives en contextes de mort de masse, en Europe comme en Amérique latine, aux XX^e et XXIe siècles.

Enfin, pour clore ces lignes d’introduction à un mois qui s’annonce des plus enthousiasmants, un mot autour de deux nouvelles collaborations qui ont tout récemment vu le jour. La première, avec le festival Eñe et la revue Cuadernos Hispanoamericanos qui a donné lieu à un appel à candidatures – ouvert actuellement et ce jusqu’au 30 juin – en direction des auteurs latino-américains et des Caraïbes et qui se matérialisera en une résidence de création littéraire de trois mois à la Casa de Velázquez. La seconde, avec la formalisation d’un partenariat avec Casa Árabe autour du travail que Sara Kamalvand – résidente 2019 et actuellement en doctorat artistique par le projet – développe autour des qanats : ces réseaux antiques d’irrigation souterrains que l’on retrouve à Madrid, à Téhéran ou à Palerme. Une collaboration qui culminera au début de l’année 2024 avec l’exposition Los viajes del agua.

Tout cela, en détails, et bien d’autres choses encore, nous vous laissons le découvrir au fil de ce bulletin ; en espérant vous retrouver nombreux pour profiter de ce foisonnant programme qu’il nous tarde déjà de partager avec vous !

Nancy BERTHIER
^{Directrice de la Casa de Velázquez}

 

Cet ouvrage examine le parcours de l’auteur jésuite Pedro de Ribadeneyra, à la fois personnalité centrale de la Compagnie de Jésus et du marché éditorial de l'époque. L’analyse croisée d’imprimés et de manuscrits, composant un corpus souvent méconnu, et de documents d’archives, permet d'interroger la figure de l’écrivain religieux au Siècle d’or et l’articulation entre champ religieux et champ littéraire.