Ma première année en tant que directrice de la Casa de Velázquez arrive bientôt à son terme et c'est avec une immense joie que je pose le regard sur les mois écoulés. En retrouvant cette institution dont je fus membre il y a trente ans, je m'attendais bien sûr à des retrouvailles avec un lieu d'exception, une "maison" qui ne m'avait jamais réellement quittée et dont je continuais à suivre – bien qu'à distance – les évolutions autant que les actualités.

Sans surprise, cette attente a été comblée mais, surtout, c'est une Casa d'un admirable dynamisme et d'une impressionnante vitalité que j'ai aussi pu redécouvrir, et que font vivre des équipes formidables que j’ai à cœur de remercier. De cette année, je souhaite donc retenir non seulement le passionnant programme d'activités qu'elle nous offert, mais aussi, grâce à la précieuse collaboration des chercheurs et des artistes qui nous accompagnent, tous ces projets, tous ces possibles, qu'elle a fait germer et qui nous occuperont dans les mois à venir. Une année également en forme de promesse, donc, et qui fait figure de magnifique point de départ aux grandes perspectives qui se déploieront dès 2023.

Pour l'heure, les dernières semaines de 2022 vibrent encore au rythme d'un programme éclectique et pluriel, en parfaite conclusion d'une année qui le fut tout autant.

À Avignon, la grande exposition de la biennale ¡Viva Villa! est désormais ouverte depuis quelques semaines déjà. Vous pouvez y découvrir le travail en résidence des artistes de la Casa de Velázquez, de la Villa Kujoyama et de la Villa Médicis. 71 artistes d'horizons différents réunis en un même lieu autour de questions liées à l’écologie, à la question des luttes, et plus largement en relation à l’émergence de nouvelles expérimentations morales et politiques. Ce à quoi nous tenons – titre emprunté à la philosophe écoféministe Émilie Hache – nous offre ainsi un aperçu de la diversité des travaux des résidents à travers des propositions qui décloisonnent le champ esthétique et favorisent le dialogue entre les différentes disciplines. À découvrir à la collection Lambert jusqu'au 12 février 2023.

À Madrid, c'est la 4e édition des Rétrospectives de la Casa de Velázquez qui est toujours visible dans nos murs, jusqu'au 22 décembre de cette année, puis de nouveau du 9 au 22 janvier 2023. Seize artistes, tous anciens résidents de la Casa de Velázquez entre 1968 et 2021, s'y côtoient dans un parcours construit autour de la thématique du jeu, sous le titre Allusions perdues, en résonance avec les travaux de Jean-Pierre Étienvre, ancien directeur de l'institution de 2006 à 2013.

Le calendrier scientifique, pour sa part, conclura cette année avec deux colloques qui s'annoncent passionnants : Redes, mediaciones y sociabilidades culturales en la Edad de Plata (1902-1939) qui se tiendra les 12 et 13 décembre et le colloque conclusif du programme MISSIVA qui aura lieu les 15 et 16 décembre.

De même, deux appels à candidatures seront lancés dans le courant du mois de décembre : celui de nos très attendues JJA - Journées des jeunes américanistes, et celui du XVe atelier doctoral d'archéologie antique qui portera cette année sur l’archéologie nautique et maritime.

Enfin, vous rappeler que notre appel à candidatures pour la sélection des artistes en résidence 2023-2024 reste ouvert jusqu'au 12 décembre prochain, à 13h00, heure de Madrid.

Pour le moment, il ne me reste donc qu'à vous inviter à découvrir notre calendrier du mois de décembre ainsi que quelques avancées pour le début d’année -dont l'étape parisienne de l'exposition ITINÉRANCE à l'Académie des beaux-arts de Paris et la première exposition collective de notre promotion d'artistes 2022-2023 à CRUCE- et à vous souhaiter une merveilleuse fin d’année 2022.

Nancy BERTHIER
^{Directrice de la Casa de Velázquez}

 

L’énigme des « monuments à auges » de l’Antiquité romaine, c’est-à-dire un groupe d’édifices de construction très soignée dont la particularité est de posséder deux files parallèles de cuves en pierre à l’intérieur d’une grande salle, résiste à l’analyse depuis plus d’un siècle. Ce livre confronte l’ensemble des hypothèses formulées avec une approche comparatiste qui réunit des spécialistes de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient, les deux régions où ce type de construction est présent.