La Casa de Velázquez, comme toute l’Espagne, vit au rythme, lent, de la « désescalade ». Progressivement, les portes vont s’entrouvrir rendant possible le redémarrage de certaines activités selon des modalités le plus souvent virtuelles, l’accueil du public n’étant pas encore à l’ordre du jour.

Cette reprise s’accompagne d’une réflexion profonde sur nos modes de fonctionnement qu’il nous faut en effet repenser, voire réinventer. Ce questionnement concerne d’abord les conditions du retour progressif – mais partiel – du personnel dans nos locaux : le télétravail continuera à se combiner à une présence sur site au gré des besoins et en fonction des missions des uns et des autres. En prenant toutes les mesures de sécurité nécessaires, cette première étape se déploiera jusqu’à l’interruption estivale d’août prochain.

En parallèle, nous avons mis en place un ensemble de procédures qui, sans autoriser l’accès à la Bibliothèque – toujours fermée au public – permettent aux chercheurs de l’institution – EHEHI et MIAS – de continuer à mener leurs travaux de recherche.

Enfin, la préparation de la rentrée universitaire s’accompagne de la mise au point de modalités de fonctionnement qui tiennent compte de l’incertitude dans laquelle nous nous trouvons encore aujourd’hui afin de parer à toute éventualité. De l’épreuve dont nous ne sommes pas totalement sortis, nous avons acquis la conviction de la nécessité d’innover pour nous adapter au nouveau contexte. Tout particulièrement, les semaines écoulées ont démontré – si besoin était – la dimension stratégique de notre service informatique : depuis le confinement imposé en mars, cette fonction support nous a permis de continuer à fonctionner de manière satisfaisante bien qu’en mode dégradé… A ce titre, la transition numérique déjà engagée depuis plusieurs années à l’échelle de l’Établissement, notamment avec nos publications, va inévitablement s’étendre à d’autres secteurs d’activités afin de répondre non seulement à la demande de notre public, disséminé de par le monde, mais aussi afin de consolider collaborations et partenariats qui ne le sont pas moins. C’est à ce prix que la Casa pourra continuer à remplir les missions qui sont les siennes depuis maintenant un siècle alors que notre environnement s’est trouvé brutalement et profondément modifié.

C’est donc tout naturellement sur nos ressources virtuelles que je souhaite de nouveau mettre l’accent, en vous proposant notamment une sélection des 25 textes les plus consultés sur notre espace OpenEdition pendant le confinement. C’est également l’occasion d’annoncer deux nouveautés : la sortie du documentaire « Un jour à Albalat » en accès libre sur Viméo, qui retrace le travail des équipes internationales sur ce site archéologique majeur situé en Estrémadure, et la publication d’une nouvelle édition des CVZ’s studios, portraits vidéos des artistes en résidences, dont nous diffuserons deux nouvelles capsules par semaine jusqu’à la fin du mois de juillet.

Michel BERTRAND
Directeur de la Casa de Velázquez

À partir de contextes post-dictatoriaux occidentaux du dernier quart du XX^e siècle, ce dossier remet en question le succès des régimes démocratiques en matière de libération sexuelle et d’accès des subjectivités sexuelles minoritaires à un espace public démocratique, en en analysant les limites, dont les raisons sont à la fois politiques (« continuités morales » avec les contextes dictatoriaux) et économiques (nouvelles conditions de l’organisation des sphères publique et privée au sein du capitalisme tardif).

En utilisant l'analyse conceptuelle sur la pureté, cet ouvrage étudie les relations entre juifs et chrétiens dans les couronnes hispaniques de Castille et d'Aragon tout au long du XVe siècle, pour saisir la signification de l'appartenance au judaïsme dans ces sociétés. Les sources normatives et la documentation de la pratique qui traitent de l’alimentation et des relations sexuelles fournissent un cadre privilégié où s’expriment les tensions intercommunautaires amenant à des violences antijuives.