Si l’épistolaire médiéval est un objet d’étude qui suscite l’intérêt des chercheurs depuis quelques années, comme en témoignent, notamment, le programme EPISTOLA dirigé par Thomas Deswarte et Klaus Herbers ainsi que les projets menés récemment par Bruno Dumézil et Laurent Vissière, en revanche, peu d’attention semble avoir été accordée à la correspondance des femmes et au rôle qu’elles purent jouer à travers cette dernière.

Or la réflexion sur les femmes et le pouvoir, en particulier dans la péninsule Ibérique au Moyen Âge, constitue un champ d’investigation qu’explorent depuis quelques années, en collaboration, le SEMH-Sorbonne, composante médiévale de CLEA (Sorbonne Université, CLEA, EA 4083), dirigé par le Professeur Hélène Thieulin-Pardo, le CREM, composante médiévale du LECEMO (EA 3979), dirigé par le Professeur Jean-Pierre Jardin (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), l’équipe TransLittéraires dirigée par le Professeur Patricia Rochwert-Zuili (Textes & Cultures, EA 4028, Université d’Artois), le SMELPS/IF/FCT (Seminário Medieval de Literatura, Pensamento e Sociedade), projet interdisciplinaire permanent dirigé par Maria do Rosário Ferreira (Université de Coimbra), intégré dans l’axe médiéval de L’Institut de Philosophie de l’Université de Porto (IF/FCT, PEst-C/FIL/UI0502) et les historiens médiévistes de la AEIHM (Asociación Española de Investigación de Historia de las Mujeres), dirigée par Ángela Muñoz Fernández.

En se fondant sur les compétences spécifiques de ces équipes, au sein desquelles se côtoient des historiens, des philologues, des linguistes et des spécialistes de littérature, en renforçant les partenariats existants, en faisant émerger de nouvelles collaborations et en étendant ce réseau grâce à l’appui de la Casa de Velázquez, MISSIVA a pour ambition de proposer un programme de recherche innovant sur la correspondance des femmes dans l’Europe médiévale centré en particulier sur l’Espagne, la France, l’Italie et le Portugal, et couvrant une large période (XIe-XVe siècle). Il entend ainsi faire avancer la connaissance du rôle que purent jouer les lettres de femmes dans le destin politique des royaumes, mais aussi au niveau social, familial ou encore culturel.