Aux XVIe-XVIIe siècles, le système successoral castillan repose sur le principe d'égalité et implique par conséquent une division des patrimoines. Dès lors, quel pouvait être le sort d'une propriété paysanne soumise à un morcellement continuel, le recours au majorat restant exceptionnel dans les campagnes ? Grâce à l'analyse minutieuse d'une documentation détaillée et de nature très diverse - partages de biens, testaments, lettres de dot, actes de vente et autres actes notariés - et aux nombreux recoupements qui ont pu être effectués, le présent ouvrage met en lumière les mécanismes selon lesquels, entre 1580 et 1640, se sont constitués puis transmis un certain nombre de patrimoines paysans situés autour de Pozuelo, un village de Nouvelle-Castille proche de Madrid. L'étude des stratégies mises en œuvre pour assurer la continuité des structures familiales et des alliances matrimoniales - lesquelles sont fondées sur l'échange et la réciprocité - permet de démonter les rouages d'une société paysanne dynamique, qui, guère soucieuse des individus, se préoccupe avant tout de donner au groupe familial les moyens de se perpétuer et de conserver le patrimoine qui garantit sa survie.
 |
|
