Vibrant, vivant, riche, pluriel, étonnant, foisonnant… Une chose est sûre : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le mois de novembre qui nous attend à la Casa de Velázquez et hors les murs !

Tout d’abord, c’est avec une joie non dissimulée que nous comptons les jours avant l’ouverture d’un des événements phares de notre calendrier : ¡Viva Villa! revient pour une nouvelle édition à la Collection Lambert en Avignon. Au total, plus de 70 artistes de la Villa Médicis, de la Villa Kujoyama et de la Casa de Velázquez seront réunis pour ce grand rendez-vous qui s’articule cette année autour d’un thème empruntant sa formulation à la philosophe Émilie Hache : Ce à quoi nous tenons. Nous vous donnons rendez-vous, et vous espérons nombreux, ce vendredi 11 novembre à partir de 17h00 pour le vernissage, puis tout au long du week-end pour le reste de la programmation inaugurale !

Autre date à retenir, à Madrid cette fois-ci : le 22 novembre, en collaboration avec l’Institut français de Madrid, la Casa de Velázquez accueillera une rencontre autour de l’un de ses plus illustres « anciens », Georges Bataille. Avec le philosophe Fernando Savater, Emmanuel Tibloux, directeur de l’ENSAD et grand spécialiste de l’œuvre de Bataille, et Valerio Rocco Lozano, directeur du Círculo de Bellas Artes, nous nous pencherons sur l’influence de la culture espagnole sur l’œuvre de celui à qui l’on doit notamment Histoire de l’oeil, L’expérience intérieure ou La part maudite, et nous verrons comment ce séjour en Espagne, de 1921 à 1922, a constitué une véritable charnière dans sa trajectoire artistique.

Sur le versant scientifique – et particulièrement archéologique – de nos activités, c’est à une autre grande figure que nous rendrons hommage. Le 16 novembre, après une matinée de présentation des résultats du programme CollEx-Persée « Archives Baelo », une série de tables-rondes sera organisée à l’occasion du 90e anniversaire de Claude Domergue. Ensemble, et autour d’intervenants parmi les plus grands spécialistes de l’archéologie ibériques, nous reviendrons sur le parcours de ce pionnier de l’archéologie minière qui a notamment – et remarquablement - participé à la renaissance de la mission archéologique de Baelo Claudia en 1966, en codirigeant la première campagne de fouilles de l’après-guerre.

Une belle rencontre qui s’intégrera au cœur d’un calendrier d’événements particulièrement riche, avec notamment la seconde édition du Festival d’Histoire Publique (Memoria, historia y democracia en sociedades postraumáticas – les 11 et 12 novembre au Centre culturel La Corrala), les nouvelles journées d’étude littéraires des programmes LITYAC (Séminaire VI - Fiction, activisme et imagination politique) et FICDISC (Mimésis et traduction: une approche interdisciplinaire) ainsi qu’à la toute fin du mois, la tenue d’une passionnante école thématique autour de l’analyse de réseaux dans le champ des sciences humaines et sociales.

Un programme qui, comme nous l’annoncions, nous promet une foule de moments aussi forts qu’exceptionnels, et auxquels il convient d’ajouter pour finir la présentation du livre La «señal» del pedrero. Obra y fábrica del claustro de la catedral de Toledo (1383-1485), d'Amalia María Yuste Galán qui se tiendra au sein même de la cathédrale de Tolède le samedi 19 novembre.

Pour l’heure, je vous laisse découvrir le reste de nos activités et publications au fil de cette newsletter, en ne manquant pas d’attirer l’attention sur les trois grands appels actuellement ouverts pour la sélection des promotions 2023-2024 de l’Académie de France à Madrid, de l’École des hautes études hispaniques et ibériques et du Madrid Institute for advanced Study.

Nancy BERTHIER
^{Directrice de la Casa de Velázquez}

 

À partir de chroniques biographiques produites à la fin du Moyen Âge, cet ouvrage étudie le rapport de la noblesse castillane à la guerre, sans considération de genre ni de statut. Trois théâtres d’opérations sont évoqués : la guerre contre l’émirat nasride de Grenade, celle qui oppose les factions nobiliaires entre elles et la participation castillane à la guerre de Cent Ans. Cette diversité des terrains permet d’observer les variations de la pratique guerrière en fonction de l’identité de l’ennemi.

Peut-on adhérer politiquement à un État tout en conservant sa liberté d’expression ? C’est la question que pose dès le début de la Révolution cubaine, en 1966, ce groupe de quinze jeunes écrivains rassemblés autour de la revue El caimán barbudo affiliée au parti communiste de Cuba. L’évolution du régime et de son rapport à la censure et à l’art, le retentissement national et international de leurs œuvres les feront formuler de nouvelles réponses poétiques et littéraires à cette question, pour certains depuis l'exil et la dissidence, pour d'autres depuis l'île où ils cherchent une voie singulière. Croisant des méthodes liées aux études littéraires et aux sciences sociales, ce livre interroge les liens entre la littérature et son contexte d’écriture et pose la question fondamentale de la possibilité d’une vraie indépendance en art.

Durant l’Antiquité, il exista en péninsule Ibérique et dans le nord de l’Afrique une concentration d'agglomérations urbaines unique dans l’histoire de l’empire romain. Mais que se passe-t-il après l’arrivée des Arabes, considérée comme un point d’inflexion décisif dans l’histoire de ces régions ? Cet ouvrage, fort du renouveau des études portant sur le monde des cités durant l’Antiquité tardive, entend questionner les manifestations urbaines du haut Moyen Âge à travers une perspective interdisciplinaire.