Traditionnellement, le mois de juin fait vibrer la Casa de Velázquez d’une merveilleuse effervescence. Un souffle déjà estival qui marque l’apogée d’une année durant laquelle l’ébullition artistique n’aura eu d’égal que l’excellence scientifique ; une année qui – une fois encore – nous fait dire tout notre respect pour ces nouvelles générations d’artistes et de chercheurs grâce auxquelles notre regard sur cette double mission qui tient tant à cœur s’aiguise et se renouvelle continuellement.

Pour offrir au public un aperçu de ces passionnantes promesses, vient donc le temps d’ITINÉRANCE : notre exposition de fin d’année, construite comme un condensé de cette énergie créatrice qui a habité nos murs depuis septembre dernier.

À partir du 11 juin, c’est donc ce dialogue entre les disciplines, teinté d’expérimentation et d’exploration, qui prendra place dans notre galerie à travers un parcours d’œuvres choisies par les artistes eux-mêmes comme les plus représentatives de leurs recherches actuelles. Un voyage au cœur de la nouvelle scène contemporaine qui nous prouve, une fois encore, que les artistes sont bel et bien les premiers observateurs de notre époque et que leurs regards – singuliers ou collectifs – seront toujours des guides d’exception pour lire le monde qui nous entoure.

Du côté de nos activités scientifiques, c’est un programme remarquablement transdisciplinaire qui nous attend, avec pas moins d’une dizaine d’événements au fil des prochaines semaines ! Parmi eux, et à ne pas manquer, la carte blanche au réseau des Écoles françaises à l’étranger au Festival d’Histoire de l’Art, ce dimanche à Fontainebleau, sur le thème "Liberté ou exploitation: animaux domestiques et sauvages à travers lieux et époques". S’ensuivra la XIVe École thématique d'archéologie antique, rendez-vous annuel co-organisé avec le Deutsches Archäologisches Institut de Madrid et qui portera cette année le changement climatique et le paléoenvironnement sous le prisme des sciences archéologiques. Le 13 juin, une journée de tables rondes à la Casa de Velázquez et au Círculo de Bellas Artes nous permettra de présenter pour la première fois en Espagne l'édition monumentale de l'Historia de las Indias (1552) de Francisco López de Gómara ; une journée d'échanges qui mettra l'accent sur le défi éditorial qu'a représenté la publication d'un tel ouvrage et sur le rôle des nouvelles technologies et la tendance au libre accès dans le domaine de l'édition universitaire. Puis, à la fin du mois, c’est sur le programme Acronavarre que nous reviendrons avec une journée d’étude qui fera office d’événement introductif à l’Art de régner, déclinaison madrilène de l’exposition qui s’est tenue l’hiver dernier au Château de Pau et qui sera visible à la Casa de Velázquez après l’été.

Le mois de juin sera également celui d’une nouvelle étape dans notre politique écoresponsable avec l’adhésion officielle – le 16 juin prochain – de la Casa de Velázquez au Club Développement durable des Établissements et Entreprises publics (CDDEP). Porté par le Ministère de la Transition écologique et regroupant déjà 130 membres, ce club a pour objectif de faciliter l’échange et la recherche des meilleures approches pour faire du développement durable l’objectif partagé et structurant des stratégies, politiques et actions des organismes publics. Une adhésion qui nous aidera à atteindre au mieux les objectifs de notre projet autour de la responsabilité environnementale, avec pour ligne de mire notre centenaire de 2028.

Enfin, je tiens à conclure ces quelques lignes en mentionnant l’initiative TEJA, créée le mois dernier et dont la Casa de Velázquez est l’un des membres fondateurs. Regroupant 14 institutions publiques, privées et organisations indépendantes du secteur culturel, TEJA se conçoit comme un réseau de soutien aux artistes et aux professionnel.le.s de la culture qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité en raison d'un conflit armé. Réponse solidaire du secteur artistique et culturel à l'urgence actuelle déclenchée par l'invasion russe en Ukraine, le projet a toutefois une vocation permanente et vise également à englober d'autres contextes en situation d'urgence au cours de l'année 2022-23. Pour en savoir plus, nous vous invitons chaleureusement à visiter le compte Instagram du projet, où une vente solidaire d’œuvres d’art est organisée jusqu’à ce dimanche dans le but de financer les futures actions de TEJA.

Nancy BERTHIER
Directrice de la Casa de Velázquez

 

Au cours des XVIII^e et XIX^e siècles, tout un pan de l’action politique s’est trouvé délégitimé par les gouvernements et les secteurs dominants de la société, au profit d’une définition du politique s’inscrivant dans le cadre pacifié et normé, défini par les États comme étant celui du débat public. À partir de l’analyse de cas précis, ce dossier étude ces pratiques politiques peu visibles car a priori en dehors de l’espace politique institutionnalisé, et propose ainsi un élargissement en aval et en amont de la chronologie désormais bien établie de l’âge des révolutions.