Caroline Ruiz

 

 

HISTOIRE DE L'ART

Université Toulouse II Jean-Jaurès

 

FORMATION UNIVERSITAIRE

2018 Doctorat d'Histoire de l'art moderne, sous la direction de M. Pascal JULIEN, professeur à l’Université Toulouse 2 Jean-Jaurès, en codir. avec Mme Fabienne SARTRE, maître de conférences à l'Université Montpellier Paul Valéry

2016 - 2018 Master d’histoire de l’art moderne et contemporain (Mention Très bien), parcours recherche, à l'Université Montpellier 3 Paul Valéry, sous la direction de Mme Fabienne SARTRE

  • Mémoire de M2 : L’essor de la sculpture française au XVIIIe s. à travers l’exemple de René Frémin (1672-1744)
  • Mémoire de M1 : René Frémin et la sculpture française, de Louis XIV à Philippe V

2013 - 2015 Licence d'Histoire de l'Art (ention Bien) à l'Université Montpellier 3 Paul Valéry

2012 - 2013 Master 1 Droit des affaires à l'Université Pierre-Mendès-France Grenoble 2

2009 - 2012 Licence Droit Privé à l'Université de Savoie, Chambéry

 

EXPÉRIENCE D'ENSEIGNEMENT

Université Toulouse 2 Jean-Jaurès – Vacations
- Décembre 2020 - janvier 2021 : CM Art et pouvoir [L3, 8h]

- Février 2021 : CM La sculpture dans l’Europe du XVIIIe siècle [L2, 8h]

- Janvier - mai 2020-2021 : TD d'histoire de l'art moderne : la Renaissance [L1, 61h]

École Supérieure du Cinéma de Montpellier TRAVELLING – Intervenante extérieure
- Janvier 2019 Séminaire d'histoire de l'art [2e année, 9h]

Université Paul Valéry Montpellier 3 – Vacations
- Octobre  - décembre 2018-2019 : TD d'histoire de l'art moderne sur la Renaissance italienne (peinture, sculpture, architecture) [L1, 42h]

- Novembre - décembre 2018-2019 : REMÉDIATION :

  • Ateliers d'écriture et d'expression française appliqués à l'histoire de l'art [L1, 40h]
  • CM Comprendre l'histoire de l'art moderne [L1, 3h]
  • Tutorat [L1, 45h]

- Décembre 2017-2019 : CM sur les techniques (modelage, moulage, taille) et la restauration des sculptures [DU Techniques de l’art, 8h]

 

RECHERCHE EN COURS

PROJET DE RECHERCHE À LA CASA DE VELÁZQUEZ : René Frémin entre Paris, Rome et Madrid : les séductions de la sculpture dans l’Europe de la première moitié du XVIIIe siècle

L’anoblissement de René Frémin en 1733, à l’initiative du roi Philippe V d’Espagne, témoigne d’une reconnaissance qui célèbre tant son esprit créateur que ses talents de praticien et sa capacité à superviser des opérations de grande ampleur. Académicien accompli, courtisan aguerri, l’artiste a placé son ciseau au service du pouvoir – tant religieux que monarchique – et satisfait aux exigences des Jésuites à Rome comme à celles des Bourbons à Paris et Madrid. Sculpteur ordinaire de Louis XIV, puis du Régent, sa carrière s’épanouit pleinement au service de Philippe V d’Espagne, entre 1721 et 1738. Nommé Premier Sculpteur de Sa Majesté Catholique, Directeur des ouvrages de sculptures à La Granja et Gouverneur des Ateliers à Valsaín, Frémin eut en charge la réalisation des bustes de la famille royale ainsi que la création d’un vaste ensemble sculpté pour les jardins de La Granja de San Ildefonso. Ce lieu, d’abord pensé par le monarque comme une retraite loin de la pesanteur de la cour madrilène, se mua en une véritable métaphore de la concorde politique et devint un instrument de légitimation et de glorification du souverain.

Loin de proposer l’éloge d’un homme ou l’étude isolée de son parcours et de son œuvre, l’approche monographique de ce sujet s’inscrit dans l’actuel renouveau biographique et s’ouvre à des problématiques variées (Cf. “La monographie d’artiste”, Perspectives, 4|2006 ; Les Cahiers de Framespa : Biographies, 37|2021). Elle s’intéresse tout d’abord aux réseaux dans lesquels s’inscrit l’artiste et propose d’analyser sa trajectoire pour reconstruire « le lien entre l’individuel et le social, l’œuvre, son auteur et son temps. » (Ivan Jablonka, Les vérités inavouables de Jean Genet, Paris, Seuil, 2004 ; Cf. Jacques Verger, La forme des réseaux : France et Europe (Xe – XXe siècle), 2017), tant il est vrai que la mobilisation de la notion de réseau, comme véritable « méthode d’analyse », permet de faire le pont entre micro et macro-histoire, ainsi qu’entre diverses disciplines des sciences humaines et sociales (Anne Perrin Khelissa, Émilie Roffidal, « La notion de réseau en histoire de l’art : jalons et enjeux actuels », dans Perspective : actualité en histoire de l’art, 2019–1, p. 244). Ce projet a notamment pour intention de comprendre comment les réseaux de sociabilité conditionnaient la mobilité géographique et sociale des artistes et se sont parfois matérialisés dans la production artistique de la première moitié du XVIIIe siècle. S’inscrivant alors dans le cadre d’une Europe éclairée, ces réseaux – qu’ils soient à l’origine religieux, institutionnels ou interpersonnels – ont généré divers circuits de diffusion à l’échelle internationale, lesquels ont fait transiter les modèles iconographiques, les matériaux, les techniques et les savoir-faire. Les liens qu’ils révèlent, depuis la sphère artistique espagnole en particulier, avec l’histoire politique, sociale et culturelle mais aussi avec l’histoire des idées et des sensibilités, la littérature, l’esthétique ou encore la sociologie invitent à dépasser tout cloisonnement disciplinaire.

L’histoire de la sculpture bénéficie grandement de ces points de contacts ainsi que de l’affaiblissement des frontières temporelles et spatiales. L’œuvre de Frémin, considérée dans un contexte global qui se détache d’une histoire abordée pays par pays, période après période, permet de questionner la définition des styles ainsi que la notion de centre artistique qui traversent l’histoire de l’art. Elle tend ainsi à contribuer à une meilleure compréhension de l’art des Lumières dans l’espace européen et se détache de l’idée d’un rayonnement français. Perçue à la lumière de l’expression de « l’Europe française » dans l’historiographie, et donc tournée vers le Grand Siècle louis-quatorzien, la sculpture qui décore les jardins du Real Sitio de San Ildefonso a souvent été décrite comme la fade copie d’un « petit Versailles ». Pourtant, l’apport formel de ces œuvres pour la production sculptée ultérieure est indéniable, de même que leur contribution à l’expérience artistique moderne, qui mérite d’être précisée. Elles sont le support de réflexions formelles visant à une compréhension fine de la sculpture et de l’expérience sensible qu’elle suscitait alors, qui peut être mis en regard de la naissance de l’esthétique. La production de l’artiste joua également un rôle essentiel dans la formulation et la mise en circulation de la culture et des idées des Lumières, en particulier celle du bonheur dont l’expression en sculpture traduit, avec grâce, des sentiments souvent compris comme légers et frivoles. Si les séductions de la sculpture passent par l’esthétique, elles sont aussi rhétoriques et participent à la formation d’un discours servant autant l’ascension et la distinction de l’artiste que la stratégie figurative du Prince et sa popularité. À ce titre, il convient de déterminer comment le modèle de représentation louis-quatorzien est adapté au règne de Philippe V devenu « un héros sur le mode du Cid », tant dans la littérature populaire que dans l’image produite (Gérard Sabatier, Margarita Torrione, Louis XIV espagnol ? Madrid et Versailles, images et modèles, éditions de la MSH, Paris, 2009, p. 317-318).

La production sculptée de Frémin en Espagne, collective et cosmopolite, est également étudiée en lien avec la transformation des institutions habsbourgeoises des Obras Reales et de la Junta de Obras y Bosques ainsi qu’avec l’institutionnalisation des arts à Madrid pour laquelle l’expérience de La Granja fut l’un des premiers jalons. Une grande partie des travaux portant sur la cour des Bourbons d’Espagne s’est concentrée sur l’étude de l’administration de la Maison du roi et, comme le rappelle Niccolò Guasti, « l’analyse du pouvoir au XVIIIe siècle en Espagne a continué à être envisagée à travers l’étude de l’appareil administratif et des idées qui inspiraient les réformes et les théories politiques » (voir Pablo Vázquez Gestal, « Un point aveugle historiographique ? La cour d’Espagne au XVIIIe siècle : problématiques et perspectives récentes », Histoire, économie & société, vol. 38e année, no3, 2019). Pourtant, d’un point de vue socio-culturel et artistique, l’incidence concrète sur la répartition et la hiérarchisation du travail dans les ateliers n’a pas encore été appréhendée. Frémin a été le témoin d’une évolution dont il fut également partie prenante, tant du point de vue de l’organisation des métiers artistiques que du « style » nouveau – qualifié de gracieux – qui s’imposait progressivement dans la sculpture de cour de l’Europe du XVIIIe  siècle. Cette monographie se conçoit donc comme un « observatoire privilégié » (Jacques Le Goff, Saint Louis, Paris, Gallimard, 1996), un outil de mise en tension révélateur de dynamiques d’échanges, et porte une attention particulière aux processus d’adaptation et de retraductions, voire de rejet.

 

PUBLICATIONS

« La réception des modèles versaillais dans l’Espagne de Philippe V : reprise ou dépassement ? », Versalia. [En préparation]

Avec Maurice Carrez et Émilie Roffidal, « Introduction. Les Vies et l’Histoire : un état de la question », Les Cahiers de Framespa : Biographies, 37 | 2021

« Compte-rendu de : Matthieu Lett, René-Antoine Houasse. Peindre pour Louis XIV, Paris, Arthena, 2020 », Les Cahiers de Framespa : Biographies, 37 | 2021.

« Le sculpteur René Frémin dans son atelier, par Largillière » dans Lionel Arsac (dir.), Chefs d'œuvre retrouvés. Zéphyr, Flore et l'Abondance, cat. expo., Château de Versailles (2021), Snoeck, Gand [en cours d'édition]

Entretien mené avec Émilie Roffidal : « Les monographies de sculpteurs de l’époque « moderne ». Récit, fait historique ou essai critique ? » avec Malcom Baker, Marion Boudon-Machuel, Geneviève Bresc-Bautier, Anne-Lise Desmas, Pascal Julien, Alexandre Maral, Françoise de la Moureyre, Fabienne Sartre, Guilhem Scherf, Les Cahiers de Framespa : Biographies, 37 | 2021.

 

MOTS-CLÉS

Monographie d'artiste - René Frémin (1672-1744) - Sculpture du XVIIIe siècle - Europe des Lumières - Paris, Rome, Madrid - Art de cour - Louis XIV, Philippe V - La Granja de San Ildefonso - Valsaín - Lustro Real - Réseaux, sociabilité, distinction sociale 

 

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01/03/2022 - Francés